Nouvelle polémique à Perpignan au sujet de la crèche de Noël
On se souvient qu’en 2022 la mairie de Perpignan avait été dans l’obligation de démonter la crèche de la Nativité qu’elle avait installée dans l’enceinte de son hôtel de ville. Ceci à la suite d’une ordonnance du Tribunal administratif de Montpellier qui avait rappelé qu’au visa de l'article 28 de la loi de 1905, il est interdit pour les personnes publiques d’installer des signes ou des emblèmes manifestant la reconnaissance d’un culte ou marquant une préférence religieuse.
Mais dans le cas des crèches de Noël, le Conseil d’État a cependant jugé qu’une personne publique peut procéder à une installation temporaire dans un emplacement public si ces crèches présentent un caractère culturel, artistique ou festif.
C’est sur la base de cette jurisprudence que le maire Louis Aliot a, comme il l’avait annoncé, installé une nouvelle crèche le 26 novembre dernier. Ce « Péssebre » (c’est-à-dire la crèche de Noël de la tradition catalane) a été installé dans un cabanon en bois, accolé au mur de la mairie et accessible depuis l'édifice grâce à des grilles ouvertes donnant sur la rue. Les personnages de la natalité ne sont pas placés dans le périmètre de la mairie, mais bel et bien en dehors grâce à l’ouverture d’une grille de la cour.
Louis Aliot estime être dans son bon droit. "Ce qui pose problème dans la jurisprudence, ce sont les sujets de la natalité : Jésus, Joseph et Marie. Eh bien, Jésus, Joseph et Marie, ils sont à l’extérieur de la mairie, sur la voie publique et là c’est toléré".
Mais c’était sans compter sur l’opposition de la Ligue des Droits de l’Homme dont la présidente, Françoise Attiba, considère qu’il s'agit là d'une nouvelle provocation : "On est à l’extérieur donc ce serait le respect de la loi, mais pour voir la crèche, il faut entrer à l’intérieur et là on n’est plus dans la loi. Les racines de la France sont laïques, pas chrétiennes…. La crèche est quelque chose de traditionnel, mais pour qui ? Pour les catholiques ! La mairie est un bâtiment public ».
En procédure d’urgence, la LDH a donc une nouvelle fois saisi la justice administrative pour faire retirer le Péssebre.
Mais ce vendredi 8 décembre, le tribunal administratif de Montpellier vient de donner raison à la mairie.
La mairie de Perpignan a commenté cette décision dans un communiqué :
"Par une ordonnance rendue ce jour, le Tribunal administratif de Montpellier a rejeté le recours formé par La Ligue des Droits de l’homme (LDH) contre le Péssebre exposé Place de La Loge par la municipalité. Dans sa décision, la juridiction a retenu que la LDH n’avait aucun intérêt à agir contre notre Péssebre et, surtout, qu’il n’y avait aucune urgence à empêcher les visiteurs et habitants de Perpignan de profiter de cette exposition traditionnelle.
La Municipalité accueille avec soulagement cette décision, car elle vient mettre un terme aux ardeurs de tous ceux qui veulent imposer leur pensée et dont l’unique projet est d’empêcher l’expression de notre histoire, de nos traditions et de notre culture. Laisser le Péssebre de Perpignan à sa place et remettre la LDH à la sienne, c’est en quelque sorte le résultat du jugement qui vient d’être rendu."
La LDH ne s’avoue toutefois pas vaincue. « C’était une procédure en urgence. Nous allons refaire une procédure normale », a-t-elle annoncé.
Affaire à suivre….